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Le pont était gardé par des ennemis qui tiraient. Les soldats n’osaient pas avancer.

Napoléon prend un drapeau, et s’élance sur le pont. Vous le voyez en avant, presque seul, tenant haut le drapeau. C’est un miracle qu’il n’ait pas été tué ce jour-là.

Les soldats, en voyant la bravoure de leur général, furent honteux de leur peur. Ils s’élancèrent sur le pont.

Il y eut alors une mêlée. Napoléon tomba dans le marécage. Les soldats le délivrèrent. Ils aimaient leur jeune général qui les commandait si bien.

Dans toute la France on parla du pont d’Arcole et des belles victoires de Napoléon.


— 3. Le passage de la montagne. — En l’année 1799, Napoléon fut nommé Premier consul. Alors, il devint le maître de la France comme l’avaient été les anciens rois.

Il alla encore une fois combattre les Autrichiens en Italie. Il voulait les surprendre en passant par un chemin qu’on ne pouvait pas croire qu’il prendrait. Il décida que l’armée monterait sur le mont Saint-Bernard, pour redescendre en Italie.

Cette montagne est haute de plus de deux mille mètres ; cela fait plus de cent fois la hauteur de votre clocher. Aucune route ne conduisait en haut. Il n’y avait que des sentiers pierreux entre des rochers d’un côté et des précipices de l’autre.

Le plus difficile, ce fut de faire monter les canons. On mit chaque canon dans un tronc d’arbre creusé.

Des soldats placés l’un derrière l’autre tiraient