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Alors, Jeanne ne put rester tranquille à la maison. Elle pria un de ses oncles de la mener à Vaucouleurs, qui était près de là. Elle voulait demander au chevalier de Baudricourt, gouverneur de cette ville, de la faire conduire auprès du roi.

L’oncle mena Jeanne à Vaucouleurs.

Jeanne se présenta devant Baudricourt. Elle n’eut pas peur de lui. Elle lui dit tranquillement que Dieu lui commandait d’aller au secours du roi.

Baudricourt fut bien étonné d’entendre une petite paysanne parler comme elle faisait de Dieu et du roi. Il se mit à rire et dit à l’oncle : « Donnez-lui des gifles et faites-la reconduire chez ses père et mère. »

Mais Jeanne ne voulut pas se laisser reconduire. Elle retourna chez Baudricourt plusieurs fois. Elle lui dit : « Il faut que j’aille vers le roi, quand même je devrais user mes jambes jusqu’aux genoux. »

Elle avait l’air si sûre de ce qu’elle disait, que Baudricourt à la fin lui permit d’aller vers le roi. Il lui donna six cavaliers pour l’accompagner. Jeanne s’habilla en soldat, monta à cheval, et la petite troupe se mit en chemin.


— 3. Jeanne d’Arc s’en va vers le roi. — On était en plein hiver, au mois de février de l’année 1429. Les chemins étaient mauvais. Les Anglais et des brigands couraient la campagne. Les compagnons de Jeanne avaient peur. Ce fut elle, la jeune paysanne, qui les rassura.

Elle chevaucha pendant dix jours. Elle arriva enfin au château de Chinon, près de la Loire, où habitait le roi Charles.

On la fit entrer, le soir, dans une grande salle