Page:Ernest Renan - Cantique des cantiques, Calmann-Levy, 1884.djvu/108

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ballets. Quelques parties sans doute étaient chantées ; dans les formules de l’évanouissement, et dans le rhythme ingénieux de quelques passages (première moitié du verset vii, 1, par exemple), on sent encore, si j’ose le dire, les modulations qui accompagnaient la voix des acteurs ; une simple lecture, d’un autre côté, suffit pour faire apercevoir la différence des solo lyriques, où l’un des personnages donne cours d’une manière développée à l’expression de ses sentiments, et des dialogues en prose qui servent à amener ces développements. Cependant la distinction de la prose et des vers est loin d’être, dans notre poëme, aussi évidente que dans le Livre de Job ou dans les Psaumes, et il serait téméraire de vouloir établir sur ce point de rigoureuses distinctions.

Un fait très-grave confirme les inductions précédentes et achève de nous révéler la nature du drame chez les anciens Hébreux. Dans toute l’histoire juive, avant Hérode, il n’y a pas une trace de théâtre