Page:Ernest Renan - Cantique des cantiques, Calmann-Levy, 1884.djvu/112

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ingénieuse par Bossuet[1], puis adoptée par Lowth[2], se retrouve parfaitement admissible après les découvertes de la critique moderne ; c’est que le Cantique doit être coupé en journées correspondant à celles dont se composait la fête, des mariages. Peut-être se jouait-il dans ces solennités. Les formules : Ne réveillez pas, etc. (ii, 7 ; iii, 5 ; viii, 4) semblent indiquer des chants de nuit. Deux fois on peut croire qu’il est question de scènes du matin et de scènes du soir (ii, 17 ; iv, 6). Le caractère d’unité qu’offrent les actes pris isolément, chacun d’eux ayant son dénoûment, et un dénoûment toujours heureux, s’explique aussi très-bien dans cette hypothèse. Enfin quelques circonstances de la représentation, telles que la procession du morceau VIII, où sans doute les jeunes gens du village défilaient en simulant les gardes de Salomon, et où les femmes représentaient les dames de Jérusalem (iii, 11) ; la

  1. Commentaire sur le Cantique des Cantiques. Préf.
  2. Poésie sacrée des Hébreux, troisième partie, leçon xxx.