Page:Ernest Renan - Cantique des cantiques, Calmann-Levy, 1884.djvu/158

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tifier ces ouvrages qu’ils eussent, dans la pensée de leur auteur, le sens qu’une tradition pieuse leur a attribué.


Il n’entre pas dans notre plan de suivre tous les développements de cette singulière exégèse, qui a son intérêt au point de vue de la littérature rabbinique et chrétienne, mais qui n’a aucune valeur pour l’interprétation du livre lui-même[1]. Une seule voix, avant le xvie siècle, s’éleva pour maintenir les droits de la saine exégèse : ce fut celle de Théodore de Mopsueste. Les condamnations du second concile de Constantinople montrent le scandale que causa son opinion. Au moyen âge, pas un doute ne se produisit. On imagina même de

  1. Cette histoire a été faite avec beaucoup d’érudition et de jugement dans une thèse soutenue devant la faculté de théologie protestante de Strasbourg par M. Ed. Cunits : Hist. crit. de l’interprétation du Cantique des Cantiques (Strasbourg, 1834). Voyez aussi l’article de M. Réville, dans la Revue de théologie de M. Colani, avril 1857.