Page:Ernest Renan - Cantique des cantiques, Calmann-Levy, 1884.djvu/26

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pour espérer en l’avenir ne croiront pas l’hébraïsant, qui leur exposera ses doutes et ses objections ; sans s’inquiéter d’une variante, ils diront hardiment avec l’humanité : De terra surrecturus sum. De même le Cantique cher à tant d’âmes pieuses subsistera malgré nos démonstrations. Comme une statue antique que la piété du moyen âge aurait habillée en madone, il conservera ses respects, même quand l’archéologue aura prouvé son origine profane. Pour moi, mon but n’a pas été de soustraire à la vénération l’image devenue sainte, mais de la dépouiller un moment de ses voiles pour la montrer aux amateurs de l’art antique dans sa chaste nudité.


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