Page:Ernest Renan - Cantique des cantiques, Calmann-Levy, 1884.djvu/68

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grandes difficultés. Nous venons de laisser la bergère victorieuse des caresses de Salomon ; on s’attend à voir succéder à l’épreuve la finale ordinaire, c’est-à-dire l’expression vive du bonheur des deux amants réunis. Il n’en est rien. Au verset 11, nous trouvons en scène une jeune fille qui est sortie de la maison de sa mère pour aller jouer parmi les herbes et les fleurs de la vallée. La scène semble donc n’être plus à Jérusalem. Au verset 12, la jeune étourdie se trouve portée, sans le savoir, au milieu d’une suite princière, qui est sans doute la suite de Salomon. L’indécision des temps en hébreu ne permet pas de décider au premier coup d’œil si c’est là le récit d’une action passée depuis longtemps, ou renonciation d’un fait qui est censé se passer sous les yeux du spectateur. Dans la première partie du verset vii, 1, on crie à la jeune fille de revenir ou de se retourner (le mot hébreu offre les deux sens), ce qui suppose évidemment que la jeune fille, après avoir prononcé le verset 12, ou faisait mine de fuir,