Page:Ernest Renan - Cantique des cantiques, Calmann-Levy, 1884.djvu/74

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toutes ces idées qui se heurtent ? Comment les rattacher à la grande description des versets 2-10 ? Avant de répondre à ces questions, il importe de soumettre la description des versets 2-10 à un examen attentif.

Cette description, en effet, ou pour mieux dire, ce dithyrambe à la louange d’une femme, se distingue des morceaux analogues qui précèdent par des traits essentiels. Tout indique que la jeune fille louée dans ces versets exécute une danse pendant qu’on la loue. Le premier trait : « Que tes pas sont beaux… » serait à lui seul presque démonstratif. La remarque que les critiques ont faite, à savoir que les autres descriptions procèdent a capite ad calcem, tandis que celle-ci procède a calce ad caput, n’est

    brigades de danseurs exécutant des pas vis-à-vis l’une de l’autre. Il est probable que la ville de Mahanaïm avait été le centre de quelque vieux culte non israélite et était restée célèbre par ses bayadères. L’auteur du Cantique pensait-il à la ville de Mahanaïm, ou prenait-il comme un nom commun (duo chori) le mot même dont la ville de Mahanaïm a tiré son nom ? C’est ce qu’il est bien difficile de décider.