Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/174

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On a fait de moi la fable des nations,
Un misérable auquel on crache au visage.

Mon œil est éteint par la douleur,
Et mes membres sont devenus comme une ombre.

Les honnêtes gens en sont dans la stupeur,
Et l’innocent en conçoit de la colère contre l’impie.

Le juste cependant persévère dans sa voie,
Et celui dont les mains sont pures redouble de constance.



    Or ça, revenez, je vous prie[1],
Je vais vous prouver qu’il n’y a pas de sage parmi vous.

Mes jours sont passés ; mes projets sont brisés,
Ces projets que caressait mon cœur.
 

  1. Les amis de Job, irrités de ses paroles véhémentes, menaçaient de se retirer.