Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/212

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    Les géants tremblent
Sous les eaux et leurs habitants[1].

L’enfer est à nu devant lui ;
Devant lui l’abîme est sans voile.

Il étend le septentrion sur le vide,
Il suspend la terre sur le néant.

Il renferme les eaux dans les nuages,
Et les nues ne se déchirent point sous elles.

Il voile la face de son trône
En répandant devant lui sa nuée.

Il a décrit un cercle sur les eaux,
Au point où la lumière confine aux ténèbres[2].
 

  1. Allusion à quelque légende analogue à celle du lac Asphaltite, d’après laquelle des géants révoltés contre Dieu auraient été ensevelis sous les eaux.
  2. On se représentait l’horizon de la terre comme entouré d’eau.