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Donne un libre cours aux accès de ta colère,
Humilie le superbe d’un regard ;
D’un regard écrase le superbe,
Broie les méchants sur place ;
Abîme-les tous ensemble dans la poussière,
Couvre leur face d’une ombre éternelle ;
Alors, moi aussi je te louerai,
Et je reconnaîtrai que ta main sait te servir.
Regarde Béhémoth[1], que j’ai fait aussi bien que toi
Il mange l’herbe comme un bœuf.
Sa force réside dans ses reins,
Sa vigueur dans les muscles de son ventre.
- ↑ Forme hébraïsée du nom égyptien de l’hippopotame (Péhémout). La plupart des traits qui suivent conviennent en effet à cet animal ; mais, dans la description, l’auteur laisse aller son imagination et semble faire le portrait d’un monstre fantastique, comme le Martichore, la Cocatrice du moyen âge, etc.