Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/60

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se termine très-bien au ch. xl, v. 14, et que la description de ces deux monstres a un caractère fort différent de la charmante et naïve histoire naturelle du chap. xxxix. Il est vrai encore que l’attache du v. 4 du chap. xli est si molle qu’on est tenté d’y voir une seconde addition qu’on aurait cousue à la suite de la première, parce que dans cette voie il n’y avait pas de raison pour s’arrêter. Mais, je le répète, il faut se garder de vouloir retrouver dans ces œuvres antiques nos principes de composition et de goût. Le style du fragment dont nous parlons est celui des meilleurs endroits du poëme. Nulle part la coupe n’est plus vigoureuse, le parallélisme plus sonore : tout indique que ce singulier morceau est de la même main, mais non pas du même jet que le reste du discours de Jéhovah.

C’est contre le seul discours d’Elihou que s’élèvent des difficultés capitales et selon moi décisives[1]

  1. C’est aussi l’opinion d’Eichhorn, Stuhlmann, Bernstein, de