Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/90

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mença à s’élever de toutes parts, en accents pleins d’éloquence et de passion.

On conçoit le trouble des anciens sages devant le phénomène inexplicable qui dès-lors se présenta tous les jours. L’esprit sémitique s’était tenu jusque-là dans une théorie de la destinée humaine d’une prodigieuse simplicité. L’homme, après sa mort, descendait au scheol, séjour souterrain qu’il est souvent difficile de discerner du tombeau, et où les morts conservaient une vague existence analogue à celle des Mânes de l’antiquité grecque et latine, et surtout à celle des Ombres de l’Odyssée. Le dogme de l’immortalité de l’âme, qui eût offert une solution immédiate et facile aux perplexités dont

    de David. Il n’en est pas question dans la table ethnographique du chap. X de la Genèse, non qu’elles eussent cesse d’exister quand cette table fut composée, mais parce que les Hébreux, comme les Brahmanes dans l’Inde, regardaient les individus appartenant à ces races plutôt comme des animaux que comme des hommes, et ne voulaient pas leur donner un rang dans les grandes familles de l’humanité.