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DE CHARLES DE L'ESCLUSE

tomne précédent, avait été enlevé au milieu de ses travaux par la dyssenterie : il s’occupait entièrement de décrire sa méthode de traiter les maladies et la manière de composer les médicaments, parce que ses Livres quelque peu tronqués et ses Lectures, écrites sous sa dictée, avaient été publiés deux ans auparavant par le soin de quelques étudiants, mais qui n’avaient pas eu un grand souci de sa réputation. Or j’ai appris qu’un peu avant sa mort il avait confié ses œuvres à Laurent Joubert, Professeur dans la même Académie de Montpellier.

Quelle fin pourront avoir nos troubles ? Personne ne le sait. Il nous reste à prier Dieu pour qu’il arrête ces mouvements et fasse que les affaires publiques demeurent enfin tranquilles. Les réunions deviennent fréquentes, tant dans plusieurs cités que dans presque tous les bourgs, et sur les emplacements libres de certaines autres villes. La croyance des Anabaptistes commence de même à faire des prosélytes dans quelques endroits de la Flandre et, si l’on ne s’y oppose pas bientôt, il est à craindre que le mal s’étende plus loin.

Nous avons déjà entendu parler des défaites éprouvées contre les Turcs, et l’on annonce la mort de beaucoup d’illustres héros qui ont péri dans la mêlée.

Je remercie Jean Rediger de son présent honorifique : quand tu écriras, soit à lui, soit à ses frères, veuille leur présenter de ma part mes salutations empressées. Adieu, illustre Craton.

Bruges, 3 des Cal. de Décembre 1566. Ton affectionné Carolus Clusius. — Le petit Livre de Gesner sur les Pierres a pour ainsi dire réveillé le désir, qui sommeillait encore en moi, de me livrer à cette étude : c’est pourquoi si tu pouvais m’aider en cela de quelque façon que ce fût, tu me ferais grand plaisir, et je te prie très vivement de vouloir bien le faire.