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BIOGRAPHIE ET CORRESPONDANCE

mes émoluments. Avant de partir pour la Hongrie, j’avais présenté une requête à Sa Majesté, la suppliant de me faire enfin payer. J’en avais adressé également aux Sérénissimes Archiducs pour qu’ils l’obtinssent aussi de Sa Majesté elle-même. Certaines personnes ont de leur côté plaidé ma cause, le Seigneur de Althan, puis plusieurs Gouverneurs de Provinces, le Seigneur de Entzestorff et Félicien de Herbenstain, ainsi que Jérôme Beck, avec lesquels je suis lié d’amitié. Mais je n’ai pas encore pu constater d’avoir obtenu le moindre résultat, soit de leur entremise, soit de mes requêtes. Je sais que le Questeur ne peut rien faire par lui-même et qu’il est dans la dépendance de la volonté des autres. C’est pourquoi j’ai beaucoup de reconnaissance pour ta bienveillance envers moi.

Depuis que Dodoens est parti d’ici, je n’ai rien appris sur lui : il avait cependant promis d’écrire pendant son long voyage. Sermus se rend aujourd’hui à Ratisbonne chez sa mère. L’Archiduc Ernest doit revenir ici avant le départ de l’Empereur. Julius est encore ici. Stromerus, après sa déplorable affaire de Presbourq, s’exile de la Cour.

Porte-toi bien, ainsi que ton fils, Jean Baptiste. Je te prie de présenter mes salutations à ton parent Scharf et à Monave.

Vienne, 12 Mai 1578. Ton bien dévoué Car. Clusius.


Charles de l’Escluse avait instruit Craton de la préparation de son travail sur les plantes nouvelles qu’il avait observées en Espagne. L’interruption de leur correspondance, après 1573, explique qu’il n’ait pas été question de la publication de cet ouvrage remarquable qui parut a Anvers, chez Plantin, à la fin du mois de Février 1576 sous le titre de Rariorum aliquot stirpium per Hispanias observatorum Historia, In-. De traducteur qu’il avait été jusqu’alors, Charles de l’Escluse devenait un Descripteur de premier ordre : il est donc juste de dire que cet ouvrage lui fit une réputation nouvelle d’éminent botaniste, qui ne devait que grandir par la suite.