Page:Ernest Roze - Charles de l'Escluse, 1899.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
95
DE CHARLES DE L’ESCLUSE

en 1605 sous le titre de Exoticorum Libri decem, avec une dédicace aux États de Hollande. Cuvier a fait un grand éloge de la partie zoologique de cet ouvrage, dans lequel se trouvent décrites des espèces animales nouvellement connues.

Nous intercalons ici une dernière lettre de Charles de l’Escluse qu’Édouard Morren a fait connaître et dont il a publié l’original en latin avec sa traduction. Voici la traduction de cette lettre qui avait été écrite par notre botaniste à son ami le Dr Bernard Paludanus, médecin de la ville d’Enkhuysen, en Hollande, le 18 mai 1600.

XXXVIII


Au Dr Bernard Paludanus, à Enkhuysen.

La lettre que tu m’écrivais le 8 mai, savant et honoré docteur Paludanus, m’a été remise deux jours après, avec celle qui était destinée à l’illustrissime duchesse d’Aerschot et que j’ai transmise le lendemain. Tu en recevras une réponse en même temps que celle-ci. Je ne sais pas quand elle quittera la Hollande ; mais elle m’a fait dire par son secrétaire qu’elle viendrait bientôt ici : nous saurons alors par elle-même l’époque de son départ. Aujourd’hui j’ai pris, dans les doubles du grand jardin, des plantes qui, j’espère, ne te seront pas désagréables. Quant à l’Iris qui porte mon nom, je n’en ai plus. Les deux seuls pieds de cette plante que j’avais, l’illustrissime duchesse les a emportés avec les plantes les plus choisies qu’elle-même cultivait dans le jardin de Leyde. Tu pourras facilement t’en procurer d’Amsterdam ou d’un endroit plus voisin, car je ne pense pas qu’il y ait un jardin dans toute cette province où l’on ne la cultive. J’aurais voulu que tu eusses été présent toi-même pour faire arracher les plantes qui t’auraient plu, et en même temps tu aurais vu la duchesse, et tu aurais plus ob-