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Page:Errico Malatesta, Articles politiques, 1979 (extraits).djvu/31

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citoyens ; et puisque nous ne pouvons pas encore lui arracher ce pouvoir, nous devons chercher à l’affaiblir et l’obliger à en faire l’usage le moins dangereux possible. Mais cette action, nous devons la mener toujours hors et contre le gouvernement, par l’agitation dans la rue, en menaçant de prendre de force ce qu’on réclame. Jamais nous ne devrons accepter une fonction législative, qu’elle soit nationale ou locale, car ce faisant, nous diminuerions l’efficacité de notre action et trahirions l’avenir de notre cause.

La lutte contre le gouvernement consiste, en dernière analyse, à la lutte physique et matérielle.

Le gouvernement fait la loi. Il doit donc disposer d’une force matérielle (armée et police) pour imposer la loi. Autrement, obéirait qui voudrait et il n’y aurait plus de loi, mais une simple proposition, que chacun serait libre d’accepter ou de refuser. Les gouvernements ont cette force et s’en servent pour renforcer leur domination, dans l’intérêt des classes privilégiées, en opprimant et en exploitant les travailleurs.

La seule limite à l’oppression gouvernementale est la force que le peuple se montre capable de lui opposer. Il peut y avoir conflit, ouvert ou latent, mais il y a toujours conflit. Car le gouvernement ne s’arrête devant le mécontentement et la résistance populaire que lorsqu’il sent le danger d’une insurrection.

Quand le peuple se soumet docilement à la

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