et morne ; les Dieux se sont acharnés sur les Perses. Ah, ah, l’armée est détruite.
Ô nom de Salamine ! ô de tous le plus horrible à entendre ! Hélas, au souvenir d’Athènes, comme je pleure !
On se souviendra de cette Athènes, terrible à ses ennemis ; par ses guerriers, combien de femmes perses n’ont plus enfants ni maris !
ATOSSA s’est relevée. Elle s’appuie à une colonne, et parle d’une voix accablée.
Voilà longtemps que je me tais, infortunée que de tels maux étonnent : une si terrible nouvelle m’empêche de parler ni d’interroger sur le désastre. Et pourtant, c’est une nécessité pour les mortels de souffrir les chagrins que les Dieux leur donnent.
Se redressant, au Messager.
Donc, toi qui nous as dit tout notre malheur, parle maintenant avec calme, quelles que soient tes raisons de plaintes et de douleurs. Qui a survécu ? Qui, des chefs, faut-il que nous pleurions ? Qui, de ceux qui portaient le sceptre, a, par sa mort, laissé la place vide ?
Xerxès vit et voit la lumière.
À ta parole, dans mes demeures luit une grande clarté ; voici un jour blanc après une nuit noire.