Page:Esope trad Corrozet.djvu/168

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

148 FABLES D'ESOPE

Fay mon conseil, ne le mecîz en arrière : Sy ta te veulx sur tes piedz de derrière Dresser debout et tes deux cornes joindre Contre le mur, d^ agilité non moindre Qu'a ung bon Cerf, d'icy je saulteray, Et, cela faict, dehors fen jetteray. » Le Bouc le creut, le Regnard dehors saulîe^ Puis il reprint le Bouc de sa grand faulte En le mocquant et luy niant secours. Disant ainsi : « Sy tu eusses recours A la prudence, au sçavoir et usaige, Comme ta barbe en porte tesmoignaige. Penser devois, devant qu'entrer au puys, Sy tu pourrais sortir comme je suis : Car le prudent, le bien saige et bien fin, De tous ses faictz il regarde la fin, Et, quand il a en son esprit conceu La fin du faict, il n'est jamais deceu. Comme en tous artz dont la fin est pensée Avant que soit quelque œuvre commencée. »

�� �