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l68 FABLES D'F.SOPE

Mais tout soiibdain ung fort vent se haulsa

Impétueux, et si insuportable

Que l'Olivier par terre il renversa,

Et le Roseau entier il délaissa,

Car il ployoit et estoit variable.

Ainsi est il des orgueuiieux mondains, Trop glorieux et pleins de fier couraige, Qui, par des cas et accidens soubdains, Sont ruinez à leur perte et dcmmaige: Car de tant plus quen leur pouoir se fient, Qu'en leur richesse et biens se gloriffient, Plus tost aussi treuvent ung plus fort queulx, Soubz le pouvoir duquel Hz sont liez, Assubjectis, prins et humiliez : C'est voluntiers la fin des orgueilleux. Mais les petits, humbles, obeïssantz, Qui de leur gré sont doulx et fiech'usantz, Eschappent mieulx les dangers périlleux.

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