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Page:Esope trad Corrozet.djvu/236

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2l6 FABLES D'ESOPE

Les loings pais pour vendre ses denrées. Luy navigant par estranges contrées, La Mer s'enfla, les grands vents se levèrent Contre les flots , et vagues se ruèrent Par tel effort et iempeste si grande Qu'entre les eaux périt la nef marchande, Et à grand' peine eschappa du naufrage Celuy marchand, qui, après le dommage De tous ses biens et richesse perie, Reprint Vestat de simple bergerie.

Un temps après, voyant la mer tranquile. Il dit en soy : « Ha ! Mer fausse et subtile, Tu te fais douce à fin que derechef Je perde en toy mes biens, en grief meschef; Je ne suis pas si sot et imprudent D'estre eschappé d'un mauvais accident. Et puis après y retourner : car certes L'homme est faict sage à cause de ses pertes. »

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