240 FABLES D'ESOPE
Ce que voyant, demanda le Satyre Pourquoy c' estait. Et l'homme luy va dire : « fhalene ainsi la chaleur de ma bouche Pour reschauffer mes mains où elle touche. i^ Bientost après on mit en leur presence Un meîz tout chaud. Lors l'homme en diligence Souffla dessus, à fin qu'il refroidist. Dont le Satyre en sousriant luy dit : « Pourquoy fais tu ce second soufflement? » V homme respond : « fappaise doucement La grand chaleur estant en la viande, — Ha! ( respond-il ) certes je ne demande Ton amitié, puis qu'en pareille sorte Produis le froid et la chaleur tant forte De mesme bouche à ce faire trop duite. » Telle amitié ne doit estre introduite Avecques soy : car l'homme qui est double Fait son parler tousjours douteux et trouble.
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