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FABLES D’ESOPE

En luy disant : « Ha! pierre précieuse,
Qui tant es belle et bonne et gracieuse,
C est grand dommaige et pour toy grand malheur
Qu’homme sçavant qui cognoist ta valleur
Ne t’a trouvée en ce lieu ord et vague :
Il en feroit quelque tresriche bague.
Mais may qui fay en ce fumier trouvée,
Par moy nest point ta bonté esprouvée;
Je ne te veulx, de toy je nay que faire,
Cest pour celluy qui en a plus affaire,
Et pour sonfaict te souhaitte et desire;
A sy grand bien et sy hault je n^ aspire. »

Ainsi le fol, par son insipience,
N’a cure et soing de la bonne science.
Il ne veult point aux lettres proufper.
Tant seulement il se veult arrester
Aux biens mondains pleins de corruption,
Aux f oh plaisirs remplis d’infection.
Il se complaist à faire demourance
Es lieux fangeux, ténèbres d’ignorance :
Ainsi est il à ce coq bien semblable
A qui ne chault de la pierre vallable.
Car par la pierre est science entendue,
Par my les biens de ce monde estendue.