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fait en ne voulant pas en parler plus tôt. Mon assurance à cet égard vient d’un entretien que j’eus avec M. Newton au moment de quitter Plymouth, sur le sujet de la préparation pour le ministère. M. Newton me dit à cette occasion, qu’avant de venir à la table du Seigneur (à la réunion), il ne trouvait pas qu’il y eût du mal à être préparé, pour l’exercice de la Parole parmi les saints ; qu’il croyait que c’est de cette manière que Dieu enseigne par son Esprit, quand les saints sont dans un bon état spirituel, pourvu que les membres de l’assemblée et ceux qui enseignent s’attachent à Lui avant de venir à la réunion. Toutefois il ajoutait que lorsqu’il entourait la table du Seigneur, il désirait toujours se laisser détourner vers d’autres sujets, si le Saint-Esprit agissait dans ce sens. »

« Cela, bien-aimés frères, me troubla extrêmement, déjà quand il me communiqua ces choses, et ôta ma confiance. Mais, oh ! avec quelle humiliation ne comparais-je pas maintenant dans la présence de Dieu, pour avoir si longtemps gardé dans mon sein la connaissance que j’avais que notre pauvre frère reniait ainsi pratiquement les influences et la conduite actuelle de l’Esprit de Dieu, quelle qu’ait été sa théorie. Je m’humilie de ce que j’ai fait cela, sans avoir jamais demandé à d’autres de se joindre à moi pour prier pour lui, sans lui avoir jamais parlé à ce sujet jusqu’à ce jour, et je crains par dessus tout le reste, sans avoir prié avec ferveur pour lui dans mon cabinet, devant le Seigneur. C’est en vérité que je demande pardon à mon frère d’avoir ainsi manqué d’amour envers lui, mais plus particulièrement je demande pardon au Seigneur, afin qu’Il me donne dans sa grâce d’avoir au dedans de moi un sentiment plus profond de mes manquements, de ce que j’ai participé à tant d’erreurs, puisque maintenant, dans sa grâce, Il a ouvert mes yeux en me délivrant d’une telle tromperie du Diable[1]. »

À Dieu ne plaise que je critique les sentiments de piété exprimés par notre frère M. Haffner ; mais il est permis de faire cette simple remarque, que cette lettre ne fut pas adressée à M. Newton comme elle aurait dû l’être, mais aux frères demeurant à East Coker et à Yeovil. Il est également permis de ne pas être de l’avis de notre frère quant au mal qu’il voit dans cette préparation pour le ministère de la Parole, comme si l’action du Saint-Esprit était toujours impulsive et jamais réfléchie.

Si j’ajoute cet extrait, c’est afin qu’on puisse voir plus claire-

  1. Les mots mis en caractères italiques ont été soulignés par l’auteur.