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contre les riches avec résolution. Dès 1792 Cambon avait proposé à la Législative de créer une contribution « qui serait supportée par les personnes aisées et égoïstes, attendant tranquillement dans leurs foyers le succès de la Révolution ou s’agitant pour la détruire. » En 1793, Vernier,

    Arrêté tendant au même but, pris dans le département de la Loire par Javogues, que nous retrouverons dans la conjuration de Babeuf, Girard et Dorfeuille, représentants en mission « 1° Tous les hommes sont égaux et ont droit à la protection de la société qui leur doit du pain ou du travail ; — 2° Les municipalités du département de la Loire sont tenues de pourvoir dans les 24 heures aux moyens d’assurer des secours aux indigents ; — 3º Tableau des indigents ; — 4º « Tableau des riches et gros propriétaires ; — 5° Les municipalités veilleront à ce que les riches compris dans ce tableau comptent de suite le quart de la somme qui leur aura été assignée ; — 6° Elles feront afficher tous les jours la liste des riches qui auront souscrit volontairement, comme aussi les noms de ceux qui refuseraient ; — 7° Les officiers municipaux sont collectivement et personnellement responsables des abus. » (26 déc. 1793, avant les lois de ventôse.)
    Arrêté de Joseph Le Bon, représentant en mission, à Cambrai (23 floréal) : « Au nom du peuple français, Joseph Le Bon, etc.… En attendant que les circonstances permettent à la Convention nationale de faire disparaître entièrement le malheur de dessus la terre, le receveur du séquestre de Cambrai tiendra à la disposition du conseil général de cette commune une somme de 60, 000 livres, laquelle sera consacrée au soulagement de l’indigence dans les proportions suivantes… » (de 1 fr. 50 à 0 fr. 25 centimes selon l’âge). Joseph Le Bon agissait en exécution des lois de ventôse ; il eût sans doute, à défaut de fonds, rempli la caisse du receveur de Cambrai comme il faisait de celle du receveur d’Arras. Arrêté au sujet de 79, 533 livres 18 sols « laissés à la République » par M. de Couronnel, guillotiné « Tout ce numénaire sera échangé contre des assignats chez le receveur du district d’Arras, et attendu qu’on est redevable de cette découverte au zèle toujours actif des sansculottes de cette commune et à la terreur qu’ils savent inspirer aux confidents des gros aristocrates,… Joseph Le Bon arrête qu’il sera tiré de cette somme chaque décade, jusqu’à ce que les circonstances permettent à la Convention nationale de réaliser pleinement ses promesses envers les malheureux, la partie nécessaire pour que chaque pauvre hors d’état de travailler reçoive chaque jour la valeur d’une journée de travail et ses enfants au-dessous de 10 ans chacun le quart d’une journée… La même mesure sera prise proportionnellement par le représentant du peuple dans les communes du Pas-de-Calais qui feront connaître les trésors cachés laissés par nos ennemis. » 17 germinal (6 avril 1794). C’est dans