insurrection contre le gouvernement directorial. Encore une fois arrêté, si nous en croyons un de ses biographes[1], en janvier 1796, puis relâché par le jury d’accusation — cette courte incarcération était la septième il n’en est que plus âpre à la lutte et plus audacieux. À partir du 10 germinal an IV (30 mars 1796), date de la formation du comité secret, tout en restant caché et en changeant fréquemment de domicile, il s’occupe activement[2] d’organiser la révolution. En quarante jours tout fut prêt (autant que possible !) Nous n’insisterons pas sur les détails de cette organisation : création d’un agent révolutionnaire principal dans chacun des douze arrondissements de Paris (Romaincolsel (?), Bodman, Ménessier, Bouin, Guilhem, Claude Ficquet, Paris, Cazin, Deray, Pierron, Bodson et Moroy) ; nomination d’un agent intermédiaire général entre le directoire et ses agents révolutionnaires — ce fut Didier, « dont le zèle, l’activité, l’adresse et la discrétion furent constamment au-dessus de tout éloge ; » — rédaction d’un acte insurrecteur et d’une Instruction destinée à guider l’action des agents principaux ; formation du plus grand nombre possible de petites réunions inconnues les unes des autres et se rattachant parallèlement aux agents révolutionnaires de chaque quartier ; envoi dans les lieux de rassemblement de groupeurs qui devaient exciter les esprits. Aux agents d’arrondissement furent adjoints bientôt des agents militaires chargés des mêmes fonctions auprès des bataillons stationnés à Paris et aux environs, Fillon pour les Invalides, Germain pour la Légion de police, Massey pour les détachements cantonnés à Franciade (Saint-Denis), Vannec pour les troupes en général, Georges Grisel pour le camp de Grenelle. Tout ce
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