part, sans elle, dans la plupart des cités d’ancienne forme, il était très difficile de se procurer des moyens d’existence. Les hommes de plus en plus nombreux qui naissaient hors des familles possédantes, la désiraient ardemment, puisque tant qu’ils en étaient privés, ils ne pouvaient avoir ni influence ni sécurité dans l’État, ni vivres assurés à leur foyer. Or l’État était regardé en Grèce comme l’auteur de toute attribution de propriété territoriale. Il procédait fréquemment encore dans les clérouchies à des opérations de ce genre. De plus, il n’y avait pas un très grand nombre de siècles qu’il s’était élevé au-dessus des clans primitifs dans lesquels la propriété était indivise. Bref, l’évolution de la propriété individuelle en était encore e à l’un de ses premiers stades en Grèce, comme le prouvent les taxations sans limites qui frappaient les riches en temps de guerre. Les convoitises des gens sans ancêtres devaient donc naturellement tendre à l’expropriation légale des familles en possession du sol, et celles-ci devaient user de toute leur influence politique pour empêcher cette expropriation ou reconquérir leurs champs par une loi lorsqu’une révolution les en avait dépouillées. Le pouvoir ne fut plus qu’un instrument d’appropriation et d’expropriation. Qu’il fut dès lors la proie du plus fort, est-il besoin de le dire ? C’est l’histoire de toutes les cités pendant les derniers siècles avant la conquête. Tous les témoignages concordent pour établir que ces convulsions précipitèrent la chute des cités et que les proconsuls se firent acclamer partout en assurant la stabilité de la propriété foncière.
Pythagore permettait à ses disciples de garder leurs biens : ceux-là seulement qui le voulaient y renonçaient,