Page:Espronceda - L’Étudiant de Salamanque, trad. Foulché-Delbosc, 1893.djvu/28

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Et si Dieu vous envoie ici pour faire ma conversion, ne manquez pas une si belle occasion de convertir tant de gens, pendant qu’humblement j’attends mon absolution.

DON DIEGO (se découvrant avec colère).

Don Félix, ne connaissez-vous pas don Diego de Pastrana ?

DON FÉLIX.

Vous, non, mais bien une sœur que vous avez, j’imagine.

DON DIEGO.

Ne savez-vous pas qu’elle est morte ?

DON FÉLIX.

Que Dieu l’ait en sa gloire !

DON DIEGO.

Je pense que vous connaissez son histoire et qui causa sa mort.

DON FÉLIX (avec ironie).

Peut-être quelque fièvre !

DON DIEGO.

Vous mentez !

DON FÉLIX.

Du calme, don Diego, car si vous veniez à mourir, ma malchance est telle qu’on m’imputerait aussi votre mort. Cette colère est vaine. Si elle est morte, ce qui est fait est fait, elle ne ressuscitera pas.

DON DIEGO.

Je vous regarde et me demande si je dois souiller mon épée de ce sang maudit ou faire à votre cou un lacet de