Page:Esquieu, Louis - Les jeux populaires de l'enfance à Rennes.djvu/13

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lidité, on s’empresse de s’en débarrasser en les vendant à quelques camarades qui ne s’apercevront de rien…

Les nonnes des toupies peuvent s’échapper et se perdre, les joueurs trouvent très-facilement à les remplacer en s’emparant des boutons de cuivre ou de fer qui servent à retenir les capotes et les tabliers des voitures et des chars-à-bancs. Si le procédé n’est pas d’une grande délicatesse, il est très-économique, et de plus ces nonnes sont excellentes.

Si au milieu d’une troupe de joueurs il vient à passer quelque charrette lourdement chargée, chacun se précipite et va placer sa toupie sous les roues ; si elle résiste à l’écrasement, son possesseur la déclare assurée et s’en montre très-fier.

Les Canettes. — Avec les provinces, les noms des jouets changent ; ceux-ci s’appellent presque partout des billes ; en Bretagne, on les nomme généralement canettes et en Normandie caniques[1].

Les anciens ne semblent pas avoir fabriqué des canettes, cependant les enfants jouaient avec des noix à des jeux, qui rappellent nos jeux de billes. Virgile y fait al-

  1. On appelle également caniques sur le littoral d’Ille-et-Vilaine, notamment à Saint-Briac, de très-petits galets à peu près sphériques.