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ait cours, et la raison en est simple. La lutte du pouvoir et de la liberté est vivace au fond de la société du dix-neuvième siècle. Les hommes de pensées gouvernent les hommes d’action ; l’ame remue le bras. Aucune idée sortie d’une tête pensante ne tombe à faux sur la société ; elle germe dans les entrailles du peuple ; elle travaille, elle fermente, puis elle sort métamorphosée en une révolution, une guerre civile ou un progrès.

Les poésies historiques sont rares en recueil. L’auteur se propose, si sa muse n’est pas comme ces fleurs qui meurent en voyant la lumière, de publier plus tard un volume inspiré par les événements qui se sont passés autour de lui. Que seront ces poésies ? Voici la réponse :


Comme l’oppression j’abhorre l’anarchie,
C’est un tyran sans frein qu’une foule affranchie :
Quand la hache a besoin d’une tête à couper ;
Quand il faut au bourreau de l’argent pour souper,
On vous prend. La lanterne, à défaut de potence,
Éclaire dans la rue un cadavre qui danse ;
Tout se tait, et la mort fait sa ronde de nuit,
Pour voir si tout le monde est couché vers minuit.
C’est affreux ! Mais aussi, quand un porte-couronne,
Comme un coursier rétif du pied nous éperonne,