Page:Esquiros - Les Hirondelles, 1834.djvu/194

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 188 —
l’enfant.

Je ne puis, car enfin je ne sais qui vous êtes.
Ma mère me défend de me lever si tard :
D’ailleurs, le vent du soir a chassé les tempêtes.
Le ciel est sans brouillard.


la voix.

Enfant, mes cheveux sont humides de rosée,
Mes pieds ont essuyé la poudre des chemins,
Et je sens chanceler, tant la nuit est glacée,
Le bâton dans mes mains.


l’enfant.

Oh non ! j’aurais trop peur dans cette chambre sombre,
Mon souffle tout à l’heure éteignit le flambeau :
Je craindrais, en ouvrant, que ce ne fût une ombre
Qui sortît du tombeau.


la voix.

Mon amour en bienfaits sur les hommes s’épanche,
Les pauvres, les souffrans se souviennent de nous,
Et les petits enfans baisent ma barbe blanche
Assis sur mes genoux.