Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/122

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Villeneuve-de-Gravois, et construit sur une hauteur, le monceau Saint-Gervais, la motte aux Papelards, et enfin la butte aux Copeaux. Ces collines artificielles, ouvrages lents et fortuits de la main de l’homme, ont eu pour résultat de changer la configuration primitive du sol de Paris. De tels changemens (et c’est la raison pour laquelle il convient de les signaler ici) présentent, dans l’intérieur de la grande ville, une faible image des formations naturelles qui, sur une bien autre échelle, et dans des temps très anciens, ont refait, bossué, accru, bouleversé la physionomie antique du globe.

À présent que nous avons jeté un regard sur l’histoire générale du Muséum d’histoire naturelle, nous allons entrer dans chacune des grandes divisions de l’établissement, qui représentent une branche de la science. Le Muséum comprend en effet dans son unité toutes les variétés des trois règnes. Au milieu des richesses de la nature dont cet établissement est pour ainsi dire le bazar, de cet ensemble d’êtres vivans ou conservés qui ont fait du Jardin des Plantes un petit monde dans le grand, l’esprit aime à se reposer avant tout sur une division morale ; Il y a une ligne qui sert de limite intermédiaire aux deux grandes époques de la création ; et cette ligne, c’est le déluge. Les naturalistes reconnaissent deux systèmes d’animaux, et, comme ils disent, deux zoologies : l’une qui s’étend depuis l’origine du monde jusqu’à la grande et dernière inondation qu’on suppose avoir recouvert le globe ; l’autre qui se montre à partir de cet événement jusqu’à nos jours. La première est la zoologie antédi-