Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/224

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la nature animale, quoique ancienne, est à peine ébauchée. Sans égarer notre vue troublée dans cet avenir confus, nous pouvons déjà admirer autour de nous les commencements de notre industrie. Non contents de ravir à l’Afrique les libres habitants de ses forêts, nous les avons transportés dans notre éternel hiver, sous ce ciel inconnu où le beau temps n’est jamais qu’un rayon de soleil entre deux nuages. Le Muséum d’histoire naturelle possède en ce moment deux girafes[1]. Comment ne pas rapprocher le succès qu’obtint en 1828 le premier de ces individus, de l’indifférence qui accueillit récemment le dernier envoi de Clot-Bey ? L’ancienne girafe fit événement. La mode s’empara de ses couleurs et de son nom pour les imposer à la toilette des femmes. Le portrait de cet animal au long cou, demeuré sur les enseignes de nos barrières, est un monument encore visible de l’effet qu’il produisit. Si l’on cherche la raison de ce contraste, on voit que la nouvelle girafe a eu le tort de ne pas venir à temps. Pour les animaux comme pour l’homme, qu’est-ce donc alors que la gloire ? — C’est une date.


VI. — Les serres.


L’empire de l’homme s’est également étendu au règne végétal. Ici même les succès ont été d’autant

  1. Depuis que ces lignes ont été écrites, la ménagerie a perdu l’un de ces deux animaux rares.