Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/260

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nous éclaire dans la nuit. Une partie de la nature travaille pour l’homme. Les instincts de ces insectes artisans appartiennent, il est vrai, à un degré trop inférieur de l’échelle animale pour que nous espérions les atteindre jamais.

Il existe d’autres animaux domestiques dont nous avons appliqué les forces à nos travaux ; ce sont les animaux auxiliaires. Ici la puissance humaine développe les êtres sans contredit ; elle a fait naître chez presque tous des facultés qui n’existaient pas à l’origine, et dont le germe, désormais héréditaire, forme comme un des ornemens, disons-mieux, comme une propriété de race. C’est beaucoup sans doute ; mais l’homme en ajoutant à ses propres forces de telles forces étrangères, mesure encore l’instinct de ses serviteurs à la stricte limite des besoins qu’il veut couvrir. Il n’a jamais consulté dans leur éducation que son égoïsme. Prenons pour exemple le cheval, ce précieux auxiliaire, sans lequel l’industrie, le commerce, les sociétés même de notre continent, n’existeraient pas. Je ne connais pas d’animal qui ait été plus façonné que celui-là à notre service. Nous avons réglé ses mouvemens, remplacé sa vitesse naturelle par une vitesse acquise, rompu sa volonté sous la nôtre et discipliné jusqu’à sa fougue pour en faire l’ornement du cavalier. Notre commerce a cultivé en lui la mémoire des lieux, de telle sorte qu’il pût nous servir à-la-fois de monture et de guide dans les endroits perdus. Nous l’avons attaché à des fardeaux énormes, dont nous avons su diminuer pour lui la pesanteur au moyen des lois de l’équilibre. Il s’est fait à ce nouveau ser-