Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/275

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qui, peu d’années avant la révolution de 89, était encoree fait, dans le bas Berry et dans toutes les provinces éloignées du centre, par des bêtes à cornes. Le bœuf n’est plus guère employé que pour le transport des récoltes et pour le labour ; encore, les populations agricoles des provinces riches aiment-elles mieux à présent se servir du cheval pour ces différens usages. Ici, ce n’est point la force qui manquait, mais la vitesse. L’industrie rurale a trouvé à propos de remplacer un animal aux mouvemens lourds, par un autre animal plus leste, plus docile et plus facile à conduire. Le temps n’est sans doute pas éloigné où le bœuf se confondra en France, comme le lama en Amérique, parmi les espèces seulement alimentaires, après avoir tenu un rang distingué parmi les auxiliaires de l’homme.

Les faits exposés ci-dessus nous conduisent naturellement à rechercher si la vapeur n’amènera pas à l’avenir, pour l’économie rurale et domestique, une révolution qui aura son point d’appui dans la nature. La locomotive ne remplacera-t-elle pas avec le temps les forces animales par une force artificielle plus grande et moins coûteuse ? Il n’est pas impossible que la tractions vapeur s’étende plus tard à nos divers instrumens de transport. Rien ne prouve que les voitures ordinaires et les charrettes ne s’agiteront pas un jour dans nos rues, au moyen d’appareils locomoteurs dont le secret n’est pas encore trouvé. Tout porte, au contraire, à croire que la science et l’industrie ne s’arrêteront pas à moitié chemin. Les machines ambulantes de nos chemins de fer ont déposé le germe