Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/326

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Galilée comme une éclatante réparation du présent. Gall se consolait dans cette idée, que jusqu’ici toutes les résistances ont eu tort contre la vérité. Cela dit, il continuait tranquillement sa route. Le hardi novateur ne savait même pas si, dans l’intérêt de la science, il ne devait pas se féliciter de cette persécution : « Une découverte, se disait-il à lui-même, resterait très imparfaite si elle obtenait trop promptement un succès sans réserve ; c’est l’orage qui fertilisé le champ des idées. »

Cependant quelque chose manquait encore à la doctrine de Gall, c’était l’assentiment de la France. Toute idée nouvelle n’arrive à être cosmopolite qu’à la condition de venir se faire contrôler à Paris ; Ce grand centre de la civilisation impériale attira Gall et son système. Quelques feuilles publiques insinuaient charitablement que Gall n’oserait point venir en France, ce pays qui démasqué si bien les intrigans, cette terre classique de la raillerie et de la malice : il y vint. C’est en 1807 que le célèbre Allemand apporta tout-à-coup ses pensées aux lumières d’un nouvel auditoire. Il y eut foule pour l’entendre ; la curiosité était immense ; mais le docteur Gall rencontra à Paris les mêmes obstacles qu’à Vienne ; il en rencontra un surtout qui dominait tous les autres. Le fondateur de la phrénologie arrivait avec une réputation acquise, avec de grands travaux, avec des idées originales, avec une tournure d’esprit toute française, avec une facilité de langage merveilleusement claire et propre à séduire, avec cette figure intelligente que Cicéron exigeait chez l’orateur, et qui le fait