Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/343

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

El-Haleby la main droite pour la punir de ce qu’elle avait fait. Cette main est restée noire. — Plus loin, vous rencontrez un bel enfant de cire endormi dans une cage de verre. Prenez garde, le serpent est sous la fleur ; la mort est sous ce sommeil. Cet enfant se démonte pièce à pièce et laisse voir intérieurement tout le travail anatomique du cadavre. Ces lieux sont pleins de notre néant. Partout la destruction et la forme équivoque de ce qui n’est plus. C’est au bout de ces longues galeries, faiblement éclairées, jonchées sur tous leurs murs de débris d’hommes et d’animaux, vaste ossuaire de la nature, que l’on arrive à une dernière salle où sous des armoires vitrées se montre la collection cranologique du docteur Gall.

Cette collection, riche d’un grand nombre de bustes en plâtre, de masques moulés sur nature, de crânes curieux, a été achetée, moyennant une très modique pension viagère, à la veuve de Gall : c’est le seul héritage qu’elle ait recueilli du savant célèbre. Gall est là tout entier. Le fondateur de la phrénologie a laissé sur les rayons de ces armoires le résultat de ses études, ses voyages, ses amitiés, ses liaisons : il a fini par s’y laisser lui-même. Dans le commencement Gall avait essayé sa doctrine à des portraits historiques ; Les adversaires de la phrénologie lui ont fait un crime de ses expériences sur les bustes de Moïse, d’Homère, de Socrate et d’autres personnages célèbres de l’antiquité. On peut répondre à ces attaques par des raisons de sentiment. Tout grand homme a deux figures, l’une réelle, que le temps efface et dont la perte n’est pas toujours très regrettable ; l’autre