Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/349

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faisons. De là, sans aucun doute, la possibilité de reconnaître les principaux traits de la manière d’être d’un individu par ses habits, par la physionomie de son écriture, par la forme de son habitation, et en général par toutes les traces qu’il laisse de lui-même sur ses ouvrages. Ce penchant à se reproduire au-dehors n’éclate nulle part si visiblement que dans la forme de nos pensées. Le style est l’empreinte idéale de l’homme. En littérature, surtout, l’écrivain opère sur la langue avec la masse de ses qualités et de ses défauts. Les facultés qui doivent concourir particulièrement à l’éclat du style, sont celles de l’individualité qui isole les objets, qui les détermine, de la configuration qui les dessine, du coloris qui les peint et du sens des mots qui les exprime dans une langue convenue. Le buste de Buffon présente cette combinaison à un degré particulier. Quand à ces forces qui communiquent avec le monde extérieur viennent se joindre des capacités d’un ordre plus élevé encore, comme le sens du beau incréé, l’esprit et la recherche des causes, alors le style est complet ; il embrasse à-la-fois, dans ses transformations, la sphère des faits et celle des idées. Si en outre, les instincts bilieux et colères sont soutenus chez un homme par de grandes facultés intellectuelles et par le sentiment de la justice, il en résultera chez lui, à la vue du mal, cette noble indignation qui fait les écrivains satiriques. Le docteur Gall montrait cette dernière condition exprimée sur la tête de Jean-Jacques Rousseau.

Gall plaçait à la base du front, autour de l’arcade sourcilière, les organes qui limitent l’horizon des