Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/380

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modèle des petits maîtres français. L’abbé Laclôture se plaisait même aux ouvrages d’aiguille, dans lesquels il montrait une adresse surprenante. Sa tête présente des traits de ressemblance avec la tête d’un individu de l’autre sexe. L’absence de l’instinct amoureux répond en même temps à un énorme développement de la vanité. Aussi l’abbé Laclôture avouait-il qu’il se contentait de faire la cour aux femmes, de leur plaire et d’en être applaudi, sans jamais songer à leur demander autre chose. Quand cette combinaison se rencontre par hasard sur le crâne de jeunes beautés circonspectes et rusées, elle produit le sentiment de la coquetterie. Gall faisait, au contraire, voir le siège de l’amour physique très indiqué sur les portraits de Piron et de Mirabeau. Le docteur attribuait un rôle à cet organe dans toutes les compositions érotiques. M. Dumoutier possède le crâne du marquis de Sade, sur lequel on remarque, dit M. Thoré, un développement extraordinaire de la destructivité, de l’amour physique et des facultés réflectives. Singulier assemblage qui devait enfanter un livre monstrueux !

Gall retrouvait ce même organe combiné avec le sens du merveilleux et de l’imitation mimique sur la tête d’une tireuse de cartes, nommée Éva Cattel, qui fut long-temps célèbre à Vienne. Toutes les femmes du beau monde venaient chez elle se faire dire la bonne aventure. L’habileté de cette Mlle Lenormand aux arts divinatoires se compliquait d’un penchant très décidé à la galanterie. Elle avait plusieurs amans avec lesquels elle partageait les bénéfices de son don de prophétie. Le sens du merveilleux, dont Gall avait né-