violence sur la tête d’un prédicateur tonnant, sans cesse armé en chaire de la vengeance céleste. Un autre, qui avait le sens de la comparaison très décidé, ne parlait à ses ouailles qu’en paraboles. Tout ceci faisait dire au professeur, que nous voyons Dieu a travers nos organes comme à travers des lunettes. En religion, en poésie, en art, nous donnons à connaître notre caractère par la manière dont nous nous représentons les objets et les idées. Le maître de cette science allait même jusqu’à assigner un langage particuliers chaque organe. Les écrivains qui ont le siège de l’orgueil très développé aiment à mettre toujours leur personnalité en avant. Ils disent moi, sans cesse moi. Ceux chez lesquels règne la vanité recherchent les coquetteries et les afféteries de mots. Le docteur Gall distinguait soigneusement l’orgueil de la vanité. L’orgueil est le désir de plaire à soi-même, la vanité le besoin de plaire aux autres. Quand ce dernier sentiment prédomine, il conduit souvent à des formes mes maniérées. On l’accuse en outre de produire les courtisans et les courtisanes. L’amour-propre très absolu enfante d’autres excès non moins funestes. Voici comment Broussais me définissait un jour dans le tête-à-tête un des hommes d’État de ce temps-ci : La fermeté s’associe chez lui à une estime de soi révoltante, la vanité est en même temps fort déprimée : il en résulte un de ces caractères raides, inflexibles et durs, qui bravent hautement l’opinion qu’on peut avoir d’eux. Le meilleur correctif de cette combinaison fâcheuse serait un développement convenable du besoin d’obtenir l’approbation des autres.
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