misphère de la tête peut être endommagé ou même entièrement détruit sans que l’homme discontinue ses fonctions intellectuelles. L’auteur de l’Atlantiade, d’Agamemnon, de Pinto, de la Panhypocrisiade, a composé ces grandes œuvres avec une moitié de cerveau.
Un ami, une ancienne et fidèle connaissance, manque, nous ne savons trop comment, à cette collection crânologique du docteur Gall. C’est une grave lacune, une omission fort regrettable. Nous voulons parler du chien que ce savant avait élevé. Un médecin allemand, le docteur Koreff, qui a vu Gall dans l’intimité, nous le définissait ainsi : « Gall était l’homme qui connaissait le mieux les animaux et que les animaux connaissaient le mieux. » Vous allez juger s’il avait donné une bonne éducation à son chien. Gall racontait dans ses cours publics avec un grand sérieux les marques d’intelligence que cet animal modèle avait données. Son maître lui attribuait surtout l’organe de la mémoire des mots. Fox ne parlait point, mais ce n’était pas une raison pour lui refuser le don des langues. « J’ai fait à ce sujet, racontait le docteur Gall, les observations les plus suivies. J’ai parlé souvent avec intention d’objets qui pouvaient intéresser mon chien, en évitant de le nommer lui-même, et sans laisser échapper aucun geste qui pùt réveiller son attention. Il n’en témoigna pas moins du plaisir ou du chagrin, suivant l’occasion ; il manifestait ensuite par sa conduite qu’il avait très bien compris quand la conversation le concernait. » Fox était très instruit, mais il n’était pas polyglotte. Jugez de la dé-