der de juger la tête de M. de Châteaubriand par ce qu’elle est à présent. Le temps, qui détruit tout, déprime et détériore avec l’âge les formes les plus solides du crâne. De toutes les ruines, la tête de l’homme est la plus précoce et la plus méconnaissable. La masse du cerveaux s’affaisse en vieillissant, se racornit, s’altère, en un mot, avec le crâne, que Gall définit une empreinte du cerveau. « A mon âge, écrivait M. de Châteaubriand, ayant la conscience de cette caducité des organes, la tête de l’homme ne conserve plus assez de vie pour qu’on puisse la confier à la toile. » M. de Lamartine est au contraire dans toute la verdeur de son été littéraire ; il doit à son heureuse organisation de réunir ces deux titres, regardés jusqu’ici comme solitaires : grand poëte, grand orateur. Ce qui domine comme caractère singulier dans le front de M. de Lamartine, c’est la ligne infinie de l’idéal unie à une personnalité flottante. Cette tête fait pour cela même le désespoir des sculpteurs, qui échouent presque tous à la* faire passer dans le marbre. Un autre front de vrai poëte conçu par Dieu à-peu-près sur le même modèle, avec un développement très fort des plans horizontaux d’où dérive la fantaisie, c’est celui de M. Alfred de Musset. On peut encore rapprocher de cette famille poétique M. Jules Sandeau, ce délicat penseur, cet écrivain charmant. Les lignes de son crâne, découvert de si bonne heure, par le hâle des travaux littéraires, sont aussi pures que les lignes de son style. Je n’ai jamais vu jusqu’ici le vrai talent, séparé d’une tête intelligente et bien construite. M. Arsène Houssaye porte le caractère de sa poésie
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