Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/43

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lequel la nature a, selon quelques savans, jeté les grands types de la création. L’existence du mouvement qui modifie les êtres vivans, sur les différences extérieures des climats, ne saurait pour nous être mise en doute. Les caractères superficiels, comme la couleur, le poil, la taille des animaux, prennent surtout leur origine dans la nature de ces causes que les Allemands appellent objectives. La plupart des voyageurs ont remarqué une harmonie singulière entre la physionomie du désert fauve, éclatant, rayé, et l’aspect de la robe du tigre. Les oiseaux du nord sont gris ou blancs comme la neige et le brouillard de leur mélancolique patrie. Il m’est impossible de ne pas voir une analogie entre le poil de certains bœufs et la couleur des terrains dont leur race est originaire. Ces différences extérieures ne pénètrent pas aisément dans l’organisation. Le squelette du chat angora, si reconnaissable du chat ordinaire dans l’état de vie, ne donne plus aucuns signes distinctifs à l’anatomie comparée. Les caractères superficiels des anciens animaux ayant disparu dans l’incrustation, on peut affirmer que les différences constatées par l’ostéologie entre le vieux et le nouveau règne, doubleraient de valeur, si nous possédions entiers la plupart des individus qui ont péri dans le naufrage de l’ancien monde. Les influences de causes extérieures qui ont cessé d’être devaient surtout agir à la surface de ces animaux détruits pour leur imprimer une physionomie inconnue aujourd’hui sur la terre. Nous pouvons donc conclure que l’ensemble des caractères superficiels, dans les temps anciens et dans les temps modernes de la création, se