chent ; ni les institutions politiques dans lesquelles l’ignorance s’efforçait de les parquer, ni les obstacles matériels, ne les divisent plus. Le genre humain est à cette heure comme un serpent qui cherche à réunir ses tronçons dispersés çà et la par les bouleversemens du globe et par les révolutions de l’histoire. Ce besoin d’universalité trouve dans l’invention de la vapeur un point d’appui merveilleux. Un ancien cherchait un levier pour remuer le monde ; ce levier puissant, un moderne l’a découvert, et il ne s’en doutait pas. Le nouveau moteur est un instrument de civilisation : appliqué aux rapports des races entre elles, il devient le symbole matériel de leur unité dans l’avenir. Un système de voies de communications se compose aujourd’hui de trois élémens : les chemins de fer, les canaux ou les fleuves, les grandes lignes de navigation maritime. Nous allons étudier, avant tout, l’influence que la vapeur exerce déjà sur ces trois organes du mouvement ; l’intensité de la cause nous fera mieux apprécier la nature des résultats.
L’état actuel des chemins de fer est à la veille de recevoir des développemens considérables. Voici à peine quinze années que les monarchies européennes s’occupent sérieusement d’employer les forces de la vapeur à la traction des voitures. Où en sont-elles de leurs travaux ? La plupart n’ont encore construit que des sections de lignes ; mais, en se réunissant, ces sections doivent constituer avant peu un véritable réseau de fer continental. La formation matérielle de ce réseau présente une analogie curieuse avec les déve-