Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/482

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tères des races suffiront à maintenir pendant longtemps la division des États. Chacune de ces races a un mouvement particulier, elle s’avance vers la réalisation d’un type qui lui est propre. Ce qu’on nomme le génie d’un peuple tient que l’ensemble des caractères physiques et des facilités morales qui le distinguent d’un autre peuple, qui lui donnent une forme, une vie relative. L’existence de ces variétés naturelles constitue le sol sur lequel les institutions sociales posent leur fondement. L’histoire nous présente un balancement alternatif des races qui fait que tantôt l’une, tantôt l’autre, se met à la tête du mouvement de la civilisation. Ce balancement ne permet pas à une de celles qui existent maintenant en Europe de s’établir d’une manière fixe sur ses rivales ; c’est ce qui entretient l’équilibre des sociétés modernes. Avec le temps, l’une de ces races finira-t-elle par arrêter sa prédominance, et par donner, en quelque sorte, sa figure au monde ? Nous n’élèverons pas jusque-là nos prévisions. À défaut de cette unité systématique de royaume, nous croyons que les peuples, en rapprochant leurs communications, formeront naturellement une même famille. On retrouve, dans les nombreux types de la race blanche, une empreinte indélébile qui se remontre à travers toutes les variétés, et qui semble être la trace d’une commune origine. Une langue universelle, dont les débris sont répandus dans nos langues modernes, et qui remonte jusqu’aux bouches du Gange, doit avoir présidé au berceau de notre race. Ces liens de parenté ne sont du reste pas les mêmes pour tous les habitans modernes