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Page:Esquiros - Paris ou les sciences, tome 1.djvu/486

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monde matériel ne s’enlèvent pas à la baïonnette. La France est la représentation la plus avancée de ce type brillant ; mais elle a avec l’Espagne et l’Italie des liens intimes qu’il ne faut pas négliger. La main de la nature a gravé sur ces trois nations des traits de famille. Le fond de leur population est à-peu-près le même. La race celtique, après avoir inondé les Gaules, s’est étendue sur l’Espagne, où elle a refoulé les Ibères dans le fond de la Péninsule. La moitié de l’Italie était celtique ; tout le monde sait qu’il y avait une Gaule au-delà des Alpes. Cette première couche a été recouverte, mais non effacée, par des invasions successives. La domination romaine a donné son empreintes à ces trois pays ; plus tard, l’invasion germanique a glissé sur eux sans y laisser beaucoup de traces. On peut donc dire que la France, l’Italie et l’Espagne ont un caractère analogue ; nous n’entendons pas dire uniforme. Ces trois zones de peuples ressemblent à l’arc-en-ciel, dans laquelle chaque couleur fondamentale se mêle aux deux autres sans pourtant s’y confondre. L’affinité des langues est un lien de plus ; le français, l’italien et l’espagnol constituent un même idiome, modifié par les caractères respectifs des trois nations. Il résulte de ces traits de ressemblance, au physique comme au moral, une véritable sympathie. Les guerres entre la France et l’Espagne se sont toujours établies sur des points d’honneur, jamais sur des questions d’intérêt ; pour les nations qui constituent le groupe latin, l’intérêt c’est de s’unir. Si nos guerres de l’empire ont rencontré dans la péninsule ibérique une vive résis-