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clat du Muséum d’histoire naturelle et pour les progrès de la science : nous avons nommé Geoffroy Saint-Hilaire[1].

L’Institut devait prononcer l’éloge du savant que la France a perdu en 1844 ; de déplorables rivalités ayant empêché, en haut lieu, l’examen impartial de ses travaux et l’histoire d’une si belle vie, nous nous trouvons heureux de lui consacrer ici quelques pages. Il devrait au moins y avoir place pour la vérité, aujourd’hui que cet homme si battu de son vivant, par l’injustice de ses confrères, n’est plus qu’une gloire et un souvenir.

Étienne Geoffroy Saint-Hilaire est né à Étampes, le 15 avril 1772. On connaît l’usage où étaient les familles de disposer selon leur choix de la vocation de leurs enfans. Celui-ci fut destiné à l’état ecclésiastique et vint de bonne heure à Paris pour suivre dans cette direction le cours de ses études. Le jeune Geoffroy, placé au collège de Navarre, où Brisson professait alors la physique, ne tarda pas à se dégoûter d’une théologie stérile et à suivre le penchant qui l’entraînait aux sciences naturelles. La révolution qui se préparait dans le pays ne fut pas étrangère à celle qui eut lieu, vers le même temps, dans cette jeune existence promise à l’église. Il nous racontait souvent ses inquiétudes morales et le bouillonnement intérieur de ses pensées, lorsque, se promenant seul

  1. Nous nous servirons, pour nous guider dans cette courte biographie, de quelques notes que la main illustre et bienveillante du savant nous traça elle-même sur le papier, avant que la mort ne l’eût glacée.