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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/147

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dussent perdre du côté moral, il faudroit sans hésiter les laisser végéter dans leur opprobre. Voilà l’objection dans toute sa force ; cependant on peut opposer à ces craintes des considérations qui nous rassurent.

On pourroit dire que les Juifs étant enfans de l’État, ont droit d’être traités comme tels ; que les inconvéniens dont on a parlé, n’étant pas nécessairement liés à leur réforme, leur droit reste irréfragable, & que d’ailleurs on est tenu de satisfaire un créancier, même en prévoyant le mauvais usage qu’il fera de son argent. Les Juifs pourroient s’étayer de ces argumens sur lesquels nous n’insistons pas, on leur contesterait peut-être la dette, dans la crainte d’être obligé à payer les arrérages.

Nous remarquerons seulement que le bien à espérer de leur réforme est sûr, & que le mal à redouter est incertain. Le relâchement des mœurs ne s’introduiroit que difficilement parmi les membres d’une nation qui ne se regarderoit jamais que comme tolérée, malgré l’extension de ses privileges. Leur religion les soumet d’ailleurs à une foule d’observances peu compatibles avec le ton brillant de nos sociétés dépravées, & qui les tenant toujours à une certaine distance du luxe, les sauveroit de la contagion, ou en amortiroit l’impression. Imbus par une éducation plus saine,