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Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/197

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fortifiés, comme l’avidité du gain, ne disparoîtront peut-être totalement que dans un siecle ; mais, à cela près, nous aimons à croire que deux générations suffiroient pour cette réforme, car tout concourt à l’opérer.

Nous aurons d’abord des Juifs de deux sortes, les uns toujours voués à l’ignorance, & croupissant dans la bourbe des préjugés, les autres s’élevant à la hauteur de leur siecle, & planant sur les erreurs : ceux-ci s’empresseront de mettre avec nous la main à l’œuvre, soit par humanité, afin d’étendre à tous leurs freres les bienfaits de la loi, soit par amour propre, pour rendre plus saillans les obstacles qu’ils auront vaincus, & pour aggrandir à nos yeux l’intervalle qui les séparera d’une horde dégradée.

Le Juif naît avec les mêmes dispositions que nous, on enchaîne son usure, on restreint son commerce, on le dirige presque nécessairement vers d’autres objets, on aggrandit son ame, on éleve son cœur, on combat ses préjugés, on lui fournit les motifs les plus puissans pour l’engager à s’éclairer ; il a devant les mains notre éducation, notre législation, nos découvertes qu’il va partager. L’assemblage de tous ces moyens imprimera un mouvement universel, ébranlera toute la nation juive, & entraînera même les renitens ; car