Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/22

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Dépositaire des premieres archives du monde, & des oracles qu’il a méconnus, il va la bible en main vérifier les prédictions de ce livre, & rendre témoignage à la vérité d’une religion qu’il abhorre ; sans cesse il a les yeux tournés vers Jérusalem, ne desirant qu’elle pour patrie, & n’obtenant jamais cette Ville, possédée successivement par les Payens, les Chrétiens & les Turcs. Le sang de J. C. est retombé sur les Juifs comme ils l’ont desiré ; depuis la journée sanglante du Calvaire, ils sont en spectacle à toute la terre qu’ils parcourent, demandant un Messie qu’ils ont cherché jusques dans Cromwel(1). Voilà dix-sept siecles qu’ils se débattent, se soutiennent à travers les persécutions & le carnage : toutes les nations se sont vainement réunies, pour anéantir un peuple qui existe chez toutes les nations, sans ressembler à aucune, sans s’identifier avec aucune ; si les tribus sont confondues, la race ne l’est pas ; & dans tant de contrées, différentes par les religions, les idiomes & les usages, la race d’Abraham subsiste sans mélange, malgré les persécutions & le mépris, qui auroient dû la porter à se confondre : en un mot les Juifs, étrangers, chassés, persécutés par-tout, existent par-tout. Tel seroit un arbre qui n’auroit plus de tige, & dont les rameaux épars continueroient de végéter avec force(2).